Article publié dans Libération, sous le titre l’art est mort, vive la révolution, 19 avril 2008
Messianisme avant-gardiste, poésie subversive contre servitude d’une société devenue «du spectacle», les situationnistes sont les protagonistes les plus irréductibles de 68. En Mai, l’oeuvre passe à l’acte.
Rien ne fut moins occulte que la présence des situationnistes, au cœur même des évènements de Mai 68, mais inversement rien n’est moins passé sous silence que leur violente insurrection longtemps préméditée. Le silence qui les entoure, l’absence de référence à leurs pratiques, à l’influence qu’ils continuent d’exercer, est à la mesure de la radicalité de ce style révolutionnaire qu’ils furent les seuls à propager avec autant de rage méthodique.