Une esthétique du dépassement de l’art
Conférence de Yan Ciret, pour le colloque « Guy Debord » au Parlement des philosophes et Musée d’art moderne de Strasbourg. Février 2007
Événements 99, Anne-James Chaton, éditions Al Dante, 2001In « art press » mai 2002 On ne peut parler d’Evénements 99 qu’en termes d’extériorité, de figures du dehors,...
In Critique d’art 43 | Automne 2014La position cartographique, et généalogique, d’Agnès Thurnauer est l’une des plus singulières de la peinture actuelle. Lorsque l’espace et le...
Entretien « art press », 262, novembre 2000 Politique de la fraternité, politique des affects, les pleurs d’Achille sur le corps mort de son amant Patrocle, larmes de César portant la tête...
Kenneth White, entretien avec Yan Ciret Revue du Théâtre de la Bastille,1994, dir. Yan Ciret. Repris en volume “Le lieu et la parole” Kenneth White, éditions du Scorff (1997). Conversations...
Par Yan Ciret in « magazine littéraire » – juin 2001« L’aventurier est celui qui fait arriver les aventures, plus que celui à qui les aventures arrivent » (Potlatch n°7, 3 août...
Anthropologue/Ethnologue – (président de l’EHESS entre 1985 et 1995)Entretien avril 1994, publié dans la Revue du Théâtre de la Bastille n°17, 1995. Photogramme © Rachel Godefroy / Film...
La Nuit perdue, unique film de Bernard-Marie Koltès, a été présenté le 16 mai 2009, dans le cadre de l’hommage rendu par le Centre Beaubourg – Bibliothèque Publique d’Information...
Par Yan Ciret, auteur du catalogue de l’exposition : Georges Noël, La magie du signe Galerie Dukto / Île Saint-Louis – Paris, 4 novembre 2021– 29 janvier 2022 Texte cartel introductif...
La mort de Pier Paolo Pasolini, en 1975, a donné libre-court à de nombreuses interprétations, analyses, ou divagations. Ce documentaire sonore, conçu par Yan Ciret et réalisé avec Angélique...
Les avant-gardes sont-elles solubles dans la modernité ? C’est une des questions de cette série d’émissions qui reviennent sur 40 années d’expérimentations littéraires,...
Une esthétique du dépassement de l’art
Conférence de Yan Ciret, pour le colloque « Guy Debord » au Parlement des philosophes et Musée d’art moderne de Strasbourg. Février 2007
Entretien de Yan Ciret avec Maryse Condé pour la revue « Identité Caraïbes »,
Entretien par Yan Ciret (Numéro 258, artpress, juin 2000).
Philosophe du lien entre esthétique et politique, Jacques Rancière publie Le Partage du sensible (éditions La Fabrique), un livre clef qui récuse les dramaturgies de la fin de l’histoire tout autant que les « retours à » réactionnaires. Au-delà des débats sur la crise de l’art la mort de l’image, la fin des idéologies, c’est l’inscription des pratiques artistiques dans un découpage des temps et des espaces, du visible et de l’invisible de la parole et du bruit, qui est recherchée. Sa lecture de l’histoire à travers la fiction, son analyse de la modernité hors des catégories, font de cette pensée l’un des espaces d’intelligibilité de l’art actuel.
Révélation du dernier Festival d’Automne, la Societas Raffaello Sanzio met en scène l’origine et la fin du monde, à travers un théâtre où les états du corps sont confrontés à la matière, corps de l’animal et machine. Leur metteur en scène, Romeo Castellucci, produit une œuvre inclassable entre mythe et plasticité infernale. art press n° 270, (juillet-août 2001)
Entretien Valère Novarina.
Écrivain, metteur en scène, peintre
Revue « Cahiers de Théâtre », juin 1993.
Au moment où paraissent L’Inquiétude et L’animal du temps tirés du Discours aux animaux (POL), on mesure à quel point les textes de Valère Novarina sont fondamentaux – au sens de la musique ou de la physique fondamentale. – pour la survie du théâtre par l’écriture. Parce qu’ils ont la violence baroque des grands textes hérétiques de Giordano Bruno, avec la force de ces hérésies oratoires qui portent en elles toutes les transfigurations humaines, la violence blanche et noire, sarcastique, de Rabelais à Swift, des imprécations qui invoquent la perte originelle de l’innocence, notre chute dans le temps, et l’assomption dans le verbe.
Cet entretien avec Pierre Bourdieu a été réalisé par Yan Ciret en décembre 1994, suite à la sortie de « La misère du monde », un imposant ouvrage de facture inhabituelle dans lequel une équipe de vingt-trois sociologues a procédé à de longs entretiens avec tout un kaléidoscope social de personnes : travailleurs immigrés, habitants de Zup, couple de SDF ou de petits agriculteurs, policiers, infirmières, étudiants…
Yan Ciret, nonfiction.fr, 15 octobre 2009.
La reconnaissance publique que connaît Bernard-Marie Koltès n’a peut-être d’égale que sa méconnaissance profonde. Le dramaturge serait un maudit en pleine lumière, un malentendu éclatant, pour l’auteur français le plus représenté dans le monde.
La Tache (éditions Gallimard)
Yan Ciret – Art press n° 284, 1 novembre 2002
Philip Roth est un ogre, l’un de ceux dont les livres dévorent la réalité jusqu’à la laisser exsangue. On croyait son talent en perte de vitesse (1) puis vint Patrimoine, retour sur soi à travers la mort du père. Suivirent ces pics que sont l’Opération Shylock et le Théâtre de Sabbath, exercices de schizophrénie délirante opérant dans la chair même de la théodicée américaine ; c’est-à-dire remuant ciel et terre pour faire rendre sa vérité à l’alliance entre la justice divine hébraïque confondue au messianisme de «l’axe du bien».
Philippe Sollers, écrivain, essayiste
Yan Ciret : Dans votre préface aux romans de Jean Genet, vous déchiffrez la censure comme étant devenue invisible, la loi l’ayant intégrée aux actes, aux auteurs eux-mêmes, aux individus, la loi aurait aussi intégré sa propre transgression ?
« On pourrait compter la vie de l’actrice en années lumière, mais le temps que son aura nous parvienne, il se peut que le celluloïd qui nous renvoyait son image se soit détruit, que la photographie où en habit de lumière elle nous regardait au-delà de nous-mêmes, pourrisse sous l’acidité de la colle qui nous avait permis de fixer son image. En ce printemps 93, dans l’Odéon désert, juste avant d’entrer en scène, l’actrice parla d’Isabelle Huppert, d’Orlando, de sa solitude, et de son metteur en scène Bob Wilson. On comprit très vite que l’autre nom de la torture (amoureuse) se devait être : La Question. » Yan Ciret
« Les hommes ont besoin de l’Histoire ; elle les aide à se faire une idée de qui ils sont.
Mais l’Histoire comme la sainteté, peut résider dans le cœur ; c’est assez qu’il ne soit pas vide. » V.S. Naipaul.
Yan Ciret : Pourquoi vous en êtes vous pris si souvent au métissage, à ce vivre ensemble des sociétés pluriculturelles. Pourquoi vous en êtes vous pris à ce que Godard a appelé pour Sarajevo un « art de vivre» et là les deux mots comptent?
Alain Finkielkraut : (long silence) Parce qu’il me semble qu’il s’agit tout à la fois d’une grande imposture et d’une grande illusion. Le métissage est le moyen pour l’illusion lyrique qui s’était investie dans le communisme de se perpétuer après le communisme.
Une pièce éblouissante comme Procès ivre, adaptée en 1971 de l’hypothèse christique dostoïevskienne, contient en elle tout ce que Koltès va développer par la suite. Et à un tel degré qu’on peut la voir comme le double noir, maléfique, de Roberto Zucco, l’ultime pièce qu’il acheva peu de temps avant sa mort, du sida, en avril 1989 à l’hôpital Laënnec.
Un mystère profond, comme un cœur poignardé, saigné en signe de croix, d’une Mater Dolorosa vaudou, circule dans la pièce Erzuli Dahomey. Quel est ce secret ? Il est exposé, mais n’est jamais dit. L’inceste de droit divin des rois et des reines ? La gémellité des enfants Frantz et Sissi telle une vengeance sacrée contre leur mère Victoire ? La douleur nègre des siècles d’esclavage ? Les rapports de classe que le désir emporte et déchire dans la violence des races ? Tout ce que le ciel permet aurait dit Douglas Sirk, avec ses films d’artifices en technicolor, ses mélodrames d’amour, de passion, de larmes, et de rédemption.
Exposition de Yan Ciret. Constituée de douze toiles imprimées de 3 mètres carré chacune, ces douze panneaux représentent l’univers littéraire, théâtrale, mythologique et réel de Bernard-Marie Koltès.