Par Philippe Dagen, in Le Monde, 18 décembre 2003,
Pour la première fois, une exposition écrit l’histoire des lettristes et des situationnistes, autour de Guy Debord. Celui-ci avait annoncé le « dépassement de l’art » dans l’action révolutionnaire. Mais la défense de la liberté ne serait-elle pas d’abord la défense de la forme? […]. L’exposition conçue par Yan Ciret veut présenter une vue d’ensemble et une chronique de cette guérilla des idées et des œuvres. Elle révèle un nombre considérable de travaux et réussit le plus important : donner le sentiment physique d’une lutte incessante et nerveuse, offensives éclairs sur le front du festival se Cannes ou des « grands éditeurs » parisiens, attentats contre les modes de la galerie en place. L’accrochage est proliférant. […]
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Situs et lettrisme, l’art après sa mort
L’événement : «Après la fin de l’art 1945-2003», Musée d’art moderne, Saint-Étienne, France
Au Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métroplole vient de s’ouvrir une exposition intitulée Après la fin de l’art dont le commissariat a été confié à Yan Ciret. Nul doute que ce dernier appartient à la Maison Debord : au lieu de rassembler les manifestations seules de l’Internationale Situationiste, comme l’avait fait il y a quelques années le Centre Pompidou, ou de noyer le poisson dans la déferlante d’Au-delà du Spectacle, par quoi la même maison avait voulu récidiver plus récemment, le commissaire d’Après la fin de l’art essaie de dessiner la généalogie de la Maison Debord lato sensu depuis 1946 (fondation du Lettrisme) jusqu’à 2003 (aujourd’hui) ; de sorte que l’histoire n’y semble ni livrée à l’admiration historique ni simplement dépassée (par son au-delà, où la théologie capitaliste projette complaisamment sa propre puissance de déshistorisation).