Par Yan Ciret, in art press n°290 – mai 2003
Les années 1965-68 s’inscrivent comme décisives: apogée de la révolte, aboutissement de toutes les avant-gardes – dadaistes, surréalistes, lettristes et bien sûr situationnistes. C’est peu de dire que les lettres regroupées ici ont un gout de poudre et de barricades. La violence y est froide, concentrée sur des objectifs tactiques: la révolution semble à portée de la main. Ni dévotion pieuse, ni fantasmagorie. Debord a bien été le meneur, parmi les plus engagés dans l’histoire de Mai 68: sa reprise ultérieure, et rétrospective, en tant que mémorialiste, a été radicalement véritable Résumons : le dépassement de l’art a eu lieu, la grande poésie a pris vie et style dans et par l’insurrection. Le présent ne laissera pas de trace, il faut agir vite.

























