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Philip Roth - Le doigt sur la plaie

Philip Roth – Le doigt sur la plaie

Parlons travail ; La Bête qui meurt ; La Contre-vie (nouvelle traduction de Josée Kamoun) Éditions Gallimard

Yan Ciret : Art press, Octobre 2004.

Depuis ses débuts, Philip Roth cogne là où ça fait mal. Si vous cherchez dans l’invention romanesque une rédemption, la moindre consolation, passez votre chemin. C’est le pire qui vous attend. Pas l’ombre d’un humanisme compassionnel, mais pas de trace non plus de ce cynisme étriqué qui fait l’ordinaire des romans à la mode. Le cynisme modernisé n’étant que l’autre nom de la haine, du kitsch dans le ressentiment. Dans l’un des dialogues que Roth mène avec Milan Kundera dans Parlons travail tout est résumé d’un trait par l’écrivain tchèque : « La vie humaine est bornée par deux abîmes : d’un côté le fanatisme, de l’autre le scepticisme absolu. ». Voilà qui nous amène au cœur du sujet Philip Roth, l’espérance et le désespoir sont les deux faces du même nihilisme, de la même pulsion de mort.

août 18, 2019  |  No Comments » Lire la suite
Philip Roth - Du péché originel

Philip Roth – Du péché originel

La Tache (éditions Gallimard)

Yan Ciret – Art press n° 284, 1 novembre 2002

Philip Roth est un ogre, l’un de ceux dont les livres dévorent la réalité jusqu’à la laisser exsangue. On croyait son talent en perte de vitesse (1) puis vint Patrimoine, retour sur soi à travers la mort du père. Suivirent ces pics que sont l’Opération Shylock et le Théâtre de Sabbath, exercices de schizophrénie délirante opérant dans la chair même de la théodicée américaine ; c’est-à-dire remuant ciel et terre pour faire rendre sa vérité à l’alliance entre la justice divine hébraïque confondue au messianisme de «l’axe du bien».

avril 08, 2016  |  No Comments » Lire la suite