Entretien avec Gérard Macé
Effilochages de voies, de langues, d’images, de hiéroglyphes, les livres de Gérard Macé chinent ce qu’il appelle « Colportage », un sens saisissant de la présence au monde. De l’instant décisif qui en fait aussi un photographe du proche et du lointain. Le Japon, l’Afrique, la Chine, le Cameroun ou le Mali dont je lui parle de ma remontée du fleuve Niger, à la recherche des villes impériales. Gérard Macé érudit voyageur, colporteur d’imaginaires, vivace et souple, l’une des proses les plus secrètement éblouissantes de notre temps. Un croisé des croisements, avec les lieux, les hommes, les mots et les choses. La peinture avec Pierre Alechinsky et d’autres, avec l’écrivain Pierre Michon et d’autres ; je retiens son amitié avec Jean Starobinski, dont le « Portait de l’artiste en saltimbanque » est comme un double de son livre « L’Art sans paroles ». Chiffonniers de l’art, Nerval, Baudelaire, ou déchiffreurs d’ailleurs ou d’Orient, Larbaud, Segalen.