Yan Ciret, in Art Press, décembre 2002.
Si l’ouverture à l’infini donne à une œuvre sa capacité à faire venir des visions concrètes, à leur maximum de possibles, il faut bien considérer Œuvres d’Edouard Levé comme un étonnant défi. Celui-ci est posé de manière volontairement contradictoire, à la fois potentialité de langage, art d’écrire et de décrire, poésie fictionnelle de l’ADN génétique d’œuvres plastiques virtuelles, mais systématiquement installations d’espaces au centre même de la littérature. C’est donc à un double débordement que l’on doit l’un des livres les plus originaux et stimulants que l’on puisse lire en ce moment.