Par Élisabeth Lebovici, in Libération, pages « Culture », 17 février 2004
À Saint-Étienne, une exposition drôle et décapante fait le tour du mouvement situationnisme : Après la fin de l’art, 1945-2003. Commissaire d’exposition : Yan Ciret.
[…] Autre Podium, 2003, et non de cinéma, qui fait rire: c’est une estrade ectoplasmique, peinte en jaune et garnie de rideaux rouges à pois, sur laquelle se tient juste une paire de mocassins noirs, Lorsqu’on appuie sur la «pièce du moc » (dans le langage 1960 : la surface où le mocassin pouvait abriter une pièce de monnaie), les chaussures se mettent à danser toutes seules, au son d’une ritournelle. Recueillant un franc succès, cette pièce d’Arnaud Labelle-Rojoux (né en 1950) est l’une des dernières, chronologiquement et spatialement, de Après la fin de l’art, 1945-2003 qui se termine au Musée d’art Moderne de Saint-Etienne. Malheureusement, parce que cette exposition propose de grands plaisirs : retrouver l’ambition à la fois dérisoire et démesurée, l’humeur noire et l’utopie de ceux et celles qui n’ont plus voulu jouer le jeu. […]