Entretien de Yan Ciret avec Maryse Condé pour la revue “Identité Caraïbes”,
Agnès Thurnauer : Now When Then / Journal et autres écrits
In Critique d’art 43 | Automne 2014La position cartographique, et généalogique, d’Agnès Thurnauer est l’une des plus singulières de la peinture actuelle. Lorsque l’espace et le...
Pierre Alferi, horizons mobiles
Entretien « art press », 262, novembre 2000 Politique de la fraternité, politique des affects, les pleurs d’Achille sur le corps mort de son amant Patrocle, larmes de César portant la tête...
Dernières nouvelles des mondes flottants
Kenneth White, entretien avec Yan Ciret Revue du Théâtre de la Bastille,1994, dir. Yan Ciret. Repris en volume “Le lieu et la parole” Kenneth White, éditions du Scorff (1997). Conversations...
Guy Debord, un stratège dans son siècle
Par Yan Ciret in « magazine littéraire » – juin 2001« L’aventurier est celui qui fait arriver les aventures, plus que celui à qui les aventures arrivent » (Potlatch n°7, 3 août...
Yan Ciret : L’Autre Étranger (Ici et Ailleurs) – Marc Augé
Anthropologue/Ethnologue – (président de l’EHESS entre 1985 et 1995)Entretien avril 1994, publié dans la Revue du Théâtre de la Bastille n°17, 1995. Photogramme © Rachel Godefroy / Film...
“La nuit perdue” (1973), film de Bernard-Marie Koltès
La Nuit perdue, unique film de Bernard-Marie Koltès, a été présenté le 16 mai 2009, dans le cadre de l’hommage rendu par le Centre Beaubourg – Bibliothèque Publique d’Information...
Territoires et cosmos de Georges Noël
Par Yan Ciret, auteur du catalogue de l’exposition : Georges Noël, La magie du signe Galerie Dukto / Île Saint-Louis – Paris, 4 novembre 2021– 29 janvier 2022 Texte cartel introductif...
Pier Paolo Pasolini, le procès interdit
La mort de Pier Paolo Pasolini, en 1975, a donné libre-court à de nombreuses interprétations, analyses, ou divagations. Ce documentaire sonore, conçu par Yan Ciret et réalisé avec Angélique...
Après l’Avant-Garde
Les avant-gardes sont-elles solubles dans la modernité ? C’est une des questions de cette série d’émissions qui reviennent sur 40 années d’expérimentations littéraires,...
Mario Vargas Llosa – Des anges en Amérique
Avec ce texte de l’écrivain Mario Vargas Llosa, sur la pièce Angels in America de Tony Kushner, « Cosmos » commence la publication de textes inédits, ou rares voire non traduits. Celui-ci du...
Jacques Rancière Le tombeau de la fin de l’histoire
Entretien par Yan Ciret (Numéro 258, artpress, juin 2000).
Philosophe du lien entre esthétique et politique, Jacques Rancière publie Le Partage du sensible (éditions La Fabrique), un livre clef qui récuse les dramaturgies de la fin de l’histoire tout autant que les « retours à » réactionnaires. Au-delà des débats sur la crise de l’art la mort de l’image, la fin des idéologies, c’est l’inscription des pratiques artistiques dans un découpage des temps et des espaces, du visible et de l’invisible de la parole et du bruit, qui est recherchée. Sa lecture de l’histoire à travers la fiction, son analyse de la modernité hors des catégories, font de cette pensée l’un des espaces d’intelligibilité de l’art actuel.
Le dos de dieu – Romeo Castellucci / Entretien
Révélation du dernier Festival d’Automne, la Societas Raffaello Sanzio met en scène l’origine et la fin du monde, à travers un théâtre où les états du corps sont confrontés à la matière, corps de l’animal et machine. Leur metteur en scène, Romeo Castellucci, produit une œuvre inclassable entre mythe et plasticité infernale. art press n° 270, (juillet-août 2001)
Valère Novarina : langue perdue, langues sauvées
Entretien Valère Novarina.
Écrivain, metteur en scène, peintre
Revue « Cahiers de Théâtre », juin 1993.
Au moment où paraissent L’Inquiétude et L’animal du temps tirés du Discours aux animaux (POL), on mesure à quel point les textes de Valère Novarina sont fondamentaux – au sens de la musique ou de la physique fondamentale. – pour la survie du théâtre par l’écriture. Parce qu’ils ont la violence baroque des grands textes hérétiques de Giordano Bruno, avec la force de ces hérésies oratoires qui portent en elles toutes les transfigurations humaines, la violence blanche et noire, sarcastique, de Rabelais à Swift, des imprécations qui invoquent la perte originelle de l’innocence, notre chute dans le temps, et l’assomption dans le verbe.
Ce qu’intervenir veut dire – Entretien avec Pierre Bourdieu
Cet entretien avec Pierre Bourdieu a été réalisé par Yan Ciret en décembre 1994, suite à la sortie de « La misère du monde », un imposant ouvrage de facture inhabituelle dans lequel une équipe de vingt-trois sociologues a procédé à de longs entretiens avec tout un kaléidoscope social de personnes : travailleurs immigrés, habitants de Zup, couple de SDF ou de petits agriculteurs, policiers, infirmières, étudiants…
B.M. Koltès, lettres de la beauté damnée de l’outre-monde
Yan Ciret, nonfiction.fr, 15 octobre 2009.
La reconnaissance publique que connaît Bernard-Marie Koltès n’a peut-être d’égale que sa méconnaissance profonde. Le dramaturge serait un maudit en pleine lumière, un malentendu éclatant, pour l’auteur français le plus représenté dans le monde.
Philip Roth – Du péché originel
La Tache (éditions Gallimard)
Yan Ciret – Art press n° 284, 1 novembre 2002
Philip Roth est un ogre, l’un de ceux dont les livres dévorent la réalité jusqu’à la laisser exsangue. On croyait son talent en perte de vitesse (1) puis vint Patrimoine, retour sur soi à travers la mort du père. Suivirent ces pics que sont l’Opération Shylock et le Théâtre de Sabbath, exercices de schizophrénie délirante opérant dans la chair même de la théodicée américaine ; c’est-à-dire remuant ciel et terre pour faire rendre sa vérité à l’alliance entre la justice divine hébraïque confondue au messianisme de «l’axe du bien».
La loi ou la passion de la servitude /Entretien Philippe Sollers
Philippe Sollers, écrivain, essayiste
Yan Ciret : Dans votre préface aux romans de Jean Genet, vous déchiffrez la censure comme étant devenue invisible, la loi l’ayant intégrée aux actes, aux auteurs eux-mêmes, aux individus, la loi aurait aussi intégré sa propre transgression ?
Bob Wilson, Orlando, Elle seule – Entretien avec Isabelle Huppert
« On pourrait compter la vie de l’actrice en années lumière, mais le temps que son aura nous parvienne, il se peut que le celluloïd qui nous renvoyait son image se soit détruit, que la photographie où en habit de lumière elle nous regardait au-delà de nous-mêmes, pourrisse sous l’acidité de la colle qui nous avait permis de fixer son image. En ce printemps 93, dans l’Odéon désert, juste avant d’entrer en scène, l’actrice parla d’Isabelle Huppert, d’Orlando, de sa solitude, et de son metteur en scène Bob Wilson. On comprit très vite que l’autre nom de la torture (amoureuse) se devait être : La Question. » Yan Ciret
L’Europe contre les nations – Entretien Alain Finkielkraut
« Les hommes ont besoin de l’Histoire ; elle les aide à se faire une idée de qui ils sont.
Mais l’Histoire comme la sainteté, peut résider dans le cœur ; c’est assez qu’il ne soit pas vide. » V.S. Naipaul.
Yan Ciret : Pourquoi vous en êtes vous pris si souvent au métissage, à ce vivre ensemble des sociétés pluriculturelles. Pourquoi vous en êtes vous pris à ce que Godard a appelé pour Sarajevo un « art de vivre» et là les deux mots comptent?
Alain Finkielkraut : (long silence) Parce qu’il me semble qu’il s’agit tout à la fois d’une grande imposture et d’une grande illusion. Le métissage est le moyen pour l’illusion lyrique qui s’était investie dans le communisme de se perpétuer après le communisme.
Les transfigurations de Bernard-Marie Koltès
Une pièce éblouissante comme Procès ivre, adaptée en 1971 de l’hypothèse christique dostoïevskienne, contient en elle tout ce que Koltès va développer par la suite. Et à un tel degré qu’on peut la voir comme le double noir, maléfique, de Roberto Zucco, l’ultime pièce qu’il acheva peu de temps avant sa mort, du sida, en avril 1989 à l’hôpital Laënnec.
Erzuli Dahomey de J. R. Lemoine : Domaines hantés des noires princesses de sang
Un mystère profond, comme un cœur poignardé, saigné en signe de croix, d’une Mater Dolorosa vaudou, circule dans la pièce Erzuli Dahomey. Quel est ce secret ? Il est exposé, mais n’est jamais dit. L’inceste de droit divin des rois et des reines ? La gémellité des enfants Frantz et Sissi telle une vengeance sacrée contre leur mère Victoire ? La douleur nègre des siècles d’esclavage ? Les rapports de classe que le désir emporte et déchire dans la violence des races ? Tout ce que le ciel permet aurait dit Douglas Sirk, avec ses films d’artifices en technicolor, ses mélodrames d’amour, de passion, de larmes, et de rédemption.
Territoires de Koltes
Exposition de Yan Ciret. Constituée de douze toiles imprimées de 3 mètres carré chacune, ces douze panneaux représentent l’univers littéraire, théâtrale, mythologique et réel de Bernard-Marie Koltès.
L’autodafé de Guy Debord (II)
Une esthétique du dépassement de l’art et pensée chinoise
(Texte remanié et augmenté de la conférence donnée au colloque « Guy Debord » au Parlement des philosophes et Musée d’art moderne de Strasbourg, en février 2007)
L’apologétique du nihilisme de Guy Debord ne défend pas le néant, elle s’oppose à lui par les mêmes moyens et use de ses méthodes. Son discours, issu de la rhétorique militaire, se déploie avec une variété de stratégies, qui fait d’un repli, une attaque, et d’une offensive, sa négation. Cet infini de principes contient sa contradiction, il la serre en lui-même, faisant de l’ombre du négatif sa proie fugitive, afin que se dégage une guerre de mouvement.